Le monde de demain a besoin d’ingénieurs
Interview avec Didier Rizzotti, Directeur A.I. du domaine ingénierie de la HE-Arc Neuchâtel/Bern/Jura
Le monde de demain a besoin d’ingénieurs
Face à la demande croissante d’ingénieurs dans l’industrie, la HE-Arc mise sur des modèles de formation innovants pour rapprocher les étudiants des entreprises. Entre un Bachelor à temps partiel et des stages intégrés au cursus, ces nouvelles approches offrent aux futurs ingénieurs une immersion professionnelle dès leur formation. Dans cette interview, Didier Rizzotti, directeur A.I. du domaine ingénierie de la HE-Arc Neuchâtel/Bern/Jura , revient sur ces initiatives et sur les défis à relever pour répondre aux besoins du marché.
MICROCITY: La pénurie d’ingénieurs est une préoccupation croissante pour l’industrie.Comment la HE-Arc collabore-t-elle avec les entreprises pour répondre à cettedemande accrue de talents ?
Didier Rizzotti : Notre région est riche de compétences et jouit d’une solide réputation industrielle. Autour de la HE-Arc, la demande pour nos diplômés est forte : ils sont très recherchés et trouvent rapidement un emploi ! Cependant, pour répondre à cette demande croissante, il est essentiel de renforcer le partenariat avec les entreprises. Ces dernières doivent savoir qu’il existe aujourd’hui de nouveaux modèles de formation pour préparer les ingénieurs de demain.
Quels sont ces nouveaux modèles ?
Nous avons mis en place deux approches majeures : des expériences en entreprise intégrées aux études et une flexibilité accrue sous la forme d’un Bachelor à temps partiel. Les étudiants peuvent effectuer des stages en entreprise sur une année complète ou alors en parallèle de leurs études à temps partiel ; il n’y a pratiquement plus de contraintes pédagogiques sur ces stages. Les stagiaires travaillent directement au contact des professionnels, soit à temps plein pendant un an, soit en alternance sur quatre ans. Cette approche est une formidable opportunité pour les entreprises et bénéficie du soutien de la Confédération.
Pour rentrer dans le détail, c'est un Bachelor à temps partiel ainsi que des stages intégrés à la formation que vous proposez dès cette année. Quels avantages concrets apportes-t-ils aux entreprises et aux étudiants ?
Le Bachelor à temps partiel permet aux étudiants de poursuivre leurs études en parallèle à une autre activité, ce qui est particulièrement avantageux pour ceux issus de la formation duale. Ils suivent leur Bachelor sur quatre ans avec trois jours de cours par semaine et le reste du temps en entreprise. Cela leur permet de garder un petit revenu et un rôle dans l’entreprise tout en poursuivant leur formation académique.
Quant aux stages intégrés (PiBS), ils permettent aux gymnasiens d’acquérir une expérience pratique en parallèle à leurs études. Pour les entreprises, c’est une opportunité d’intégrer progressivement un futur ingénieur, de le former à leur culture et à leurs besoins spécifiques, tout en bénéficiant de ses compétences dès sa formation.
Le programme PiBS vise à faciliter l’accès aux études d’ingénierie. Quels sont les principaux défis pour sa mise en place et comment comptez-vous les surmonter ?
Le principal défi est de trouver suffisamment d’entreprises prêtes à accueillir ces étudiants en stage, car leur parcours inclut l’équivalent d’une année de pratique en entreprise. Pour y parvenir, nous avons mis en place une « task force » dédiée qui contacte activement nos partenaires industriels. Les premiers retours sont très encourageants, mais nous devons encore élargir notre réseau. Ce programme constitue une réponse concrète à la pénurie d’ingénieurs,et nous espérons que les entreprises saisiront cette occasion d’attirer et de former des talents en amont.
L’évolution des compétences en ingénierie est rapide, notamment avec l’émergence de la cybersécurité, de l’automatisation et de la conception durable. Comment la HE-Arc ajuste-t-elle ses programmes pour rester en phase avec les besoins du marché ?
Nous avons une approche proactive pour adapter nos formations aux besoins du marché. Nous nous appuyons sur plusieurs leviers : Les retours de l’industrie, obtenus via nos projets de R&D avec nos partenaires, les échanges avec nos alumnis, les interventions d’ingénieurs en activité qui enseignent dans notre école et participent aux examens en tant qu’experts.
Vlad Magdalin